Conseils
10 mars 2024
De l’adhésion à l’observance, pour un traitement réussi
Adhérence, adhésion thérapeutique, compliance (anglicisme), observance… un jargon bien connu des personnes atteintes de maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, l’asthme, le diabète de type 2, l’ostéoporose, l’insuffisance cardiaque ou encore l’hypercholestérolémie. Même si ces notions clés sont importantes pour optimiser la réussite du traitement, elles restent néanmoins difficiles à appliquer au quotidien.
L’adhésion se définit comme l’acceptation du traitement par le patient. Cela sous-entend qu’il accepte sa maladie et comprend l’intérêt des traitements prescrits. L’adhésion peut être séparée en trois composantes : l’acceptation, la persistance et l’observance. Lorsque la personne se rend pour la première fois à la pharmacie avec une ordonnance, elle accepte son traitement. Si elle poursuit son traitement pendant toute la durée prévue, elle persiste à prendre son traitement. Enfin, si elle le prend exactement conformément à la posologie, elle est observante. L’observance est l’adéquation existant entre le comportement du patient et les recommandations de son médecin concernant un programme thérapeutique. Un patient est considéré comme observant s’il prend au moins 80 % de son traitement. Au-delà de 3 traitements, l’inobservance est fréquente.
En termes d’adhésion thérapeutique, il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » patients, mais des situations favorables ou défavorables. La non-adhésion peut être intentionnelle (croyance et perception des patients par rapport à la maladie et son traitement), ou non intentionnelle, à cause notamment de la limitation de ressources physiques (problèmes de dextérité, mobilité, mémoire) du patient. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la non-observance : l’âge du patient (difficile pour les adolescents mais aussi pour les personnes âgées, souvent polymédiquées), la mauvaise compréhension du traitement, le manque de conviction de l’intérêt réel du traitement, l’oubli, la routine du traitement, les prises multiples quotidiennes, la mauvaise relation avec le médecin… Pour y remédier, des solutions existent : la simplification du traitement (le patient doit bien le comprendre), l’éducation (l’observance augmente avec l’éducation thérapeutique, les patients qui sont plus informés sur leur maladie et leur traitement suivent mieux leur prescription), la motivation (suivre un traitement contraignant peut facilement décourager et perturber l’assiduité) et des aides matérielles comme le rappel de la prise par sms ou les piluliers intelligents peuvent s’avérer efficaces. En France, environ 50% des hypocholestérolémiants, des antihypertenseurs ou des antidiabétiques oraux prescrits ne sont pas pris.
L’adhésion est considérée bonne pour les personnes obtenant un score de 8 ou plus, moyenne pour celles obtenant un score de 6 ou 7 et faible pour les personnes obtenant un score de moins de 6.
L’alliance thérapeutique entre médecin-patient-pharmacien pour un même objectif est au cœur de la question de l’observance
La non-observance est l’absence de concordance entre les recommandations médicales et les comportements des patients. La mauvaise observance entraîne des effets néfastes pour le patient : diminution de l’efficacité du traitement, apparition de risques de complications ainsi que de rechutes plus graves. Outre les conséquences médicales de la non-observance, elle entraine également une augmentation des coûts de la santé. Selon une étude IMS Health-France-Crip de 2014, le coût annuel des dépenses liées à la non-observance thérapeutique s’élève à plus de 9 milliards d’euros par an en France*. Les coûts directs proviennent des traitements plus coûteux qui auraient été évités si le traitement initial avait été suivi. Pour le diabète par exemple, la non-observance de médicaments oraux entraîne souvent la mise en place rapide d’un traitement avec insuline, et éventuellement de graves complications coûteuses, parmi lesquelles les amputations, la cécité, etc. La rigueur s’impose mais elle est loin d’être évidente à observer, notamment pour les polymédiqués. Pour aider les patients à bien prendre leurs traitements et éviter les oublis, il existe des solutions comme les piluliers : journaliers, semainiers, un large choix est disponible chez Pilbox.
Cependant, le défaut d’observance n’est pas la seule responsabilité du patient ; le médecin et le pharmacien sont aussi acteurs. Le malade sera acteur de l’observance de son traitement s’il collabore à la proposition thérapeutique que le médecin définit en fonction de son style de vie propre. Parmi les bénéfices attendus, on peut citer de meilleurs résultats de santé, une amélioration de la qualité de vie ainsi que des économies pour la personne, le système de santé et la société.
L’information du patient sur sa maladie est le premier pas pour mettre en place une bonne observance. Elle doit se faire en termes simples et compréhensibles. Le défi de l’information n’est pas l’exclusivité des médecins, il doit être relevé par l’ensemble des professionnels de santé. Elle porte sur la pathologie et ses risques évolutifs, sur les objectifs thérapeutiques, notamment les bénéfices attendus, mais aussi les risques et effets secondaires du traitement. Elle doit se faire si possible auprès de la famille et de l’entourage afin de favoriser leur implication dans le projet thérapeutique. Cela paraît évident, pourtant la bonne information du patient et de son entourage semble encore trop souvent faire défaut… particulièrement sur les effets indésirables ou secondaires des traitements qui conditionnent largement l’adhésion à ceux-ci.
Le pharmacien est un des professionnels de la santé le mieux positionné et outillé afin de mesurer l’adhésion aux traitements médicamenteux. Cependant, il n’existe aucune mesure parfaite de cette adhésion. Deux sont particulièrement pratiques pour le pharmacien : la discussion avec le patient et la consultation du dossier pharmacologique.
Toutefois, le professionnel ne peut pas se contenter de délivrer une information médicale, une prescription et des recommandations. Il doit aussi explorer la perception du patient sur celles-ci et évaluer ce qu’il a retenu de l’information qu’il a reçue. En effet, un patient ne retient en moyenne que 50 % des informations qui lui sont transmises par son médecin, surtout si celles-ci sont brouillées par d’autres informations que le patient lui-même ou son entourage ont pu se procurer par ailleurs, notamment sur Internet. L’acceptation de la vie en société avec la maladie influence fortement le bon suivi d’un traitement. Il est donc important qu’à la fois le médecin, le pharmacien et même l’aidant prenne le temps nécessaire à expliquer en détail et répondre à toutes les questions du patient.
Les 6 leviers pour améliorer l’observance :
* « Améliorer l’observance, traiter mieux et moins cher », IMS Health-France et le Cercle de réflexion de l’industrie pharmaceutique (Crip), novembre 2014.
source : marketingclient.lesechos.fr
Sources : professionsante.ca, infirmiers.com, lecrip.org, afd.asso.fr,